Fabrication d’escaliers béton sur site et sur mesure

L’Escalier dans l’architecture brutaliste

L’Escalier dans l’architecture brutaliste : L’architecture brutaliste, née dans l’après-guerre, va bien au-delà d’un simple style. C’est un mouvement qui marie l’expression artistique à une vision sociale nouvelle. Cet article explore les origines, les créateurs et l’impact de ce style architectural. Du béton brut aux escaliers devenus des œuvres d’art, découvrez comment le brutalisme a façonné les villes et inspire encore l’architecture contemporaine.

LE BRUTALISME

Définition du brutalisme 

Le terme « brutalisme » vient du français « brut » et fait référence au « béton brut« , un matériau de construction utilisé sans transformation. Le style brutaliste est un courant architectural issu du mouvement moderne. Il a connu une grande popularité depuis les années 1950 jusqu’aux années 1970 avant de décliner peu à peu. Cependant, divers architectes continuent de s’inspirer des principes de ce style.

Qui sont donc les créateurs de l’architecture brutaliste ? Et quelle est l’origine du « brutalisme » ?

Les créateurs de l’architecture brutaliste

L’inspiration initiale du brutalisme provient de l’œuvre architecturale de Ludwig Mies van der Rohe et de Le Corbusier. Ce dernier est considéré comme le principal représentant de l’architecture brutaliste avec des réalisations à l’instar de :

  • « La Cité radieuse à Marseille », créé entre 1947 et 1952. Ses principales caractéristiques sont l’emploi du béton non travaillé comme matériau principal et l’adoption de formes géométriques simples. Elles créent une esthétique minimaliste et fonctionnelle. Ces éléments, associés à une expression pure des matériaux et à l’absence d’ornements, reflètent les principes fondamentaux du brutalisme.
L'Escalier dans l'architecture brutaliste : La Cité radieuse à Marseille

La Cité radieuse à Marseille , source : https://www.monsieurpeinture.com/cite-radieuse-corbusier/

  •  » La Maison du Brésil à Paris « , construite entre 1953 et 1959 en collaboration avec le franco-brésilien Lucio Costa. Située dans la Cité internationale Universitaire de Paris, « la Maison du Brésil » est souvent citée pour son utilisation expressive du béton et des éléments structurels qui peuvent être liés au brutalisme, tels que l’utilisation du béton brut, des figures géométriques basiques, une structure apparente, l’utilisation de la lumière, et l’absence d’ornements pour créer un environnement intérieur agréable.
  • « la Maison Curutchet à La Plata en Argentine » réalisée entre 1949 et 1953 par l’architecte Le Corbusier. Même si elle est principalement construite en béton armé, « la Maison Curutchet à La Plata en Argentine » ne se conforme pas complètement au style brutaliste, bien qu’elle partage certaines caractéristiques telles que l’utilisation du béton armé, et la simplicité des formes.
 L'Escalier dans l'architecture : brutalisteLa Maison Curutchet à La Plata en Argentine

 La Maison Curutchet à La Plata en Argentine, source :    https://www.hellotravel.com/argentina/curutchet-house

  • Le « Barbican Estate » à Londres, bâti entre 1965 et 1976 et conçu par les architectes Chamberlin, Powell et Bon en est le parfait exemple. Il se démarque ainsi des courants architecturaux antérieurs qui privilégient davantage l’ornementation.

Les créateurs de l’architecture brutaliste ont été à l’origine du terme « brutalisme ». L’architecte suédois Hans Asplund l’aurait employé pour la première fois en 1949. Les architectes britanniques Alison et Peter Smithson l’auraient ensuite popularisé dans les années 1950.

L'Escalier dans l'architecture brutaliste : Le "Barbican Estate" à Londres

Le Barbican Estate à Londres, source : https://www.standard.co.uk/homesandproperty/property-news/the-barbican-estate-at-50-why-london-s-brutalist-concrete-housing-estate-and-grade-iilisted-landmark-remains-highly-prized-a131876.html

En quoi la dimension sociale influence-t-elle l’architecture brutaliste ? Et à quoi l’architecture brutaliste doit-elle son inspiration initiale ? Poursuivons un peu plus notre exploration…

La dimension sociale dans l’architecture brutaliste

Un monde fracturé et affaibli par les guerres et la précarité a marqué la seconde moitié du XXe siècle. Au Royaume-Uni, le brutalisme connaît une popularité croissante dans les années qui suivent, en raison des destructions causées par la Seconde Guerre mondiale et de la récession économique. Il est plus qu’un simple mouvement architectural, il incarne une utopie sociale de la nouvelle société d’après-guerre.

Les autorités ont encouragé cette méthode de construction à bas prix. Ainsi, cela permet d’attirer de nombreux architectes par son style modeste, épurée, dénuée d’ornements, éminemment moderne et sans prétention.

La Hayward Gallery (galerie d’art contemporain) à Londres, conçue par un groupe d’architectes du cabinet de design d’intérieur et d’architecture « The Norman Engleback Partnership » et inaugurée en 1968, est un exemple significatif du brutalisme au Royaume-Uni par son architecture minimaliste , l’utilisation de lignes simples et géométriques, ainsi que le béton brut en apparence sur la façade.

L'Escalier dans l'architecture brutaliste : La Hayward Gallery

La Hayward Gallery (galerie d’art contemporain) à Londres, source : https://www.visitlondon.com/fr/que-faire-a-londres/endroit/279311-hayward-gallery

« Le nouveau brutalisme : éthique ou esthétique » livre de Reyner BANHAM

Le livre de Reyner Banham, « Le nouveau brutalisme : éthique ou esthétique ? » , publié en 1966, contribue à populariser le terme « brutalisme » et à définir le mouvement. Selon Banham, les architectes soutenant le mouvement partagent davantage un état d’esprit brutaliste qu’ils considèrent comme un style architectural à part entière. L’idéologie sociale du brutalisme a eu une influence considérable sur les conditions de vie des habitants. Les architectures brutalistes offraient un confort moderne inédit à l’époque, avec l’accès à l’eau courante, au gaz et à l’électricité.

Ces constructions pensaient à favoriser les rencontres organiques grâce à la circulation entre les bâtiments, les considérant comme des mini-villes indépendantes. L’unité d’habitation à Marseille crée par Le Corbusier, commencée en 1947 et achevée en 1952, en est un exemple particulièrement éloquent. Il s’agit d’un complexe résidentiel ou « d’une ville verticale » qui opère comme une communauté autonome offrant logements, commerces, espaces de loisir, et équipements tels une école maternelle, un hôtel, une salle de sport et une piscine.

La Tour Trellick (résidentiel emblématique), conçue par Ernő Goldfinger et érigée entre 1968 et 1972, ayant les mêmes caractéristiques que l’exemple précédent se distingue également comme un exemple phare du brutalisme britannique.

L'Escalier dans l'architecture brutaliste : La Tour Trellick

La Tour Trellick, source : https://habitatgecollectiu.wordpress.com/2015/01/05/trellick-tower-los-accesos/

Quelle est la situation actuelle de l’architecture brutaliste ? Contemplons ensemble quelques exemples.

L’architecture brutaliste d’aujourd’hui : Les bâtiments brutalistes contemporains

L’architecture contemporaine de style brutaliste fusionne héritage et avant-gardisme. Elle conserve l’authenticité du béton brut et des lignes épurées, tout en intégrant de nouvelles tendances et techniques innovantes :

  • En effet, l’architecte César Pelli a illustré l’association de matériaux modernes tels que le verre, l’acier et les composites pour créer un contraste visuel frappant dans le gratte-ciel emblématique « One Canada Square » à Londres, inauguré en 1991. Bien que souvent catégorisé comme post-brutaliste ou néo-brutaliste, ce dernier intègre des composants de béton brut en harmonie avec une façade en acier et en verre, conférant ainsi un contraste visuel saisissant au quartier de Canary Wharf de la même ville.
  • L’architecture brutaliste met en avant durabilité et écologie, cherchant à minimiser l’empreinte carbone, à l’instar de la tour résidentielle « Elithis Danube » érigée en 2009 à Strasbourg, par le cabinet d’architecture Elithis. Celle-ci illustre cette quête en tant que l’un des pionniers de l’énergie positive en France. Cette dernière tire partie de panneaux solaires, d’une isolation performante et d’une ventilation contrôlée pour produire plus d’énergie qu’elle n’en consomme.
  •  Le complexe résidentiel « Torre Velasca » à Milan, en Italie, conçu en 1956 par les architectes BBPR est un gratte-ciel brutaliste, achevé en 1958. Ce dernier est emblématique dudit mouvement en raison de son design audacieux et de son utilisation du béton brut. Les années ont vu entreprendre des travaux de modernisation pour répondre aux normes contemporaines en matière de durabilité et de confort.
L'Escalier dans l'architecture brutaliste : Le complexe résidentiel « Torre Velasca » à Milan

Le complexe résidentiel « Torre Velasca » à Milan, source : https://montenapodaily.com/fr/2023/01/30/milano-il-nuovo-volto-della-torre-velasca/

L’art dans l’architecture brutaliste

Le style brutaliste de nos jours, explore l’art à travers des éléments sculpturaux qui transcendent la simple fonctionnalité. Le Palais des Congrès de Montréal, fruit de la vision de l’architecte Victor Prus, commencé en 1981 et achevé en 1983, se dresse comme un édifice symbolique du quartier international de la métropole canadienne. Il marie subtilement le brutalisme à des formes sculpturales, lui conférant ainsi une dimension artistique unique.

 L'Escalier dans l'architecture brutaliste : Le Palais des Congrès de Montréal

Le Palais des Congrès de Montréal, source : https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA22000042

Cette architecture, tire parti des progrès en ingénierie pour donner naissance à des conceptions audacieuses, à l’instar de La tour « Kaden Tower » conçue par l’architecte William Wesley Peters. Elle a été construite entre 1966 et 1967 et achevée cette même année à Louisville, dans l’État du Kentucky, aux États-Unis. Principalement conçue pour abriter des bureaux, elle est un exemple distinctif de l’architecture moderne de son époque. Elle est réputée pour sa mise en valeur de l’efficacité structurelle. Elle se distingue par sa forme qui s’élargit en s’élevant créant ainsi une silhouette distinctive et non conventionnelle.

L'Escalier dans l'architecture brutaliste : La tour Kaden

La tour Kaden, Source : https://lizziemorrison.wordpress.com/2008/11/14/the-kaden-tower/

En définitive, l’architecture brutaliste contemporaine réussit à harmoniser tradition et modernité. Celle-ci crée des espaces artistiques.

Par ailleurs, comment est perçu l’escalier dans l’architecture brutaliste à partir des années 1950 ?

L’ESCALIER DANS L’ARCHITECTURE BRUTALISTE

L’escalier dans l’architecture brutaliste de 1950 à 1970

L’escalier a occupé une place prépondérante dans l’architecture brutaliste entre les années 1950 et 1970. Il devient ainsi un élément distinctif de ce courant artistique.

Les architectes de cette époque ont souvent considéré l’escalier comme une œuvre sculpturale. L’exemple emblématique de l’Unité d’Habitation de Marseille que nous avons cité plus haut, en est une illustration probante. En effet, son escalier central en spirale, connu sous le nom « d’escalier à la française », assure la liaison entre les différents niveaux de la structure. Il joue un rôle clé dans la circulation. Ses formes organiques et les marches en béton brut reflètent parfaitement les caractéristiques du brutalisme.

L'Escalier de l’unité d’habitation de Marseille

L’Escalier de l’unité d’habitation de Marseille, Source : https://www.pinterest.fr/pin/252483122849940942/  

On retrouve un autre exemple notable représenté par la Tour Torres Blancas à Madrid, imaginée par l’architecte espagnol Sáenz de Oíza et finalisée en 1969. Son escalier en colimaçon, pourvu d’une rampe en béton, harmonise avec élégance praticité et esthétique. Il met en avant la fluidité des lignes propres au brutalisme.

L'Escalier dans l'architecture brutaliste : L’escalier de la Tour Torres Blancas à Madrid

L’escalier de la Tour Torres Blancas à Madrid, source : https://3.bp.blogspot.com/_F3RGUUdJT0M/TCyqid-fi4I/AAAAAAAAI20/BJEL30qNOMM/s1600/blog-torres-blancas-AA898.jpg  

Ces escaliers ne se limitent pas à des éléments pratiques. Ils incarnent également la vision osée des architectes de cette période. Ils contribuent également de manière significative à l’expérience spatiale et architecturale globale. Cependant, l’usage des escaliers dans l’architecture brutaliste est en constante évolution.

Comment sont-il représentés dans les années 1970 ?

L’escalier dans l’architecture brutaliste après les années 1970

Au lendemain des années 1970, l’évolution de l’escalier dans les bâtiments brutalistes s’est inscrite dans une dynamique de nouvelles orientations et de progrès technologiques. Il en a résulté une profusion de formes et de matériaux. Les concepteurs ont engagé des expérimentations vers des lignes plus souples, tout en préservant l’essence du béton brut.

L’utilisation plus répandue de matériaux tels que le verre et l’acier déjà présents dans les bâtiments brutalistes, a apporté une touche de modernité et d’élégance aux escaliers. À titre d’exemple, le Centre national de la danse crée en 1998 à Pantin, en France, et conçu par l’architecte Jacques Kalisz illustre une combinaison entre héritage brutaliste et éléments contemporains. Son escalier, présente des lignes fluides et une intégration astucieuse de matériaux divers, mettant en avant la modernité. De plus, les effets lumineux de l’escalier ajoutent une dimension supplémentaire à l’ensemble, créant une atmosphère énergique et captivante.

L’escalier du centre national de la danse à Pantin

L’escalier du centre national de la danse à Pantin, source : https://dansercanalhistorique.fr/?q=content/des-bourses-pour-la-recherche-en-danse

Le Musée MAXXI à Rome :

Aussi, le Musée MAXXI à Rome, conçu par l’architecte Zaha Hadid et inauguré en 2010, affiche des escaliers en béton qui contrastent avec des parois vitrées et en acier. Il crée une esthétique à la fois robuste et contemporaine.

L’escalier du musée MAXXI à Rome

L’escalier du musée MAXXI à Rome, source : https://www.destinationrome.fr/guide/musees/maxxi/

Le Musée d’Art Contemporain de Niteroi au Brésil :

De manière similaire, le Musée d’Art Contemporain de Niterói au Brésil, fruit de l’ingéniosité d’Oscar Niemeyer et inauguré en 1996, propose un escalier en colimaçon qui épouse avec grâce la silhouette organique de l’édifice, témoignant ainsi d’une vision novatrice de l’escalier au sein de l’architecture brutaliste post-années 1970.

Dans l’ensemble, cette période a vu l’escalier au sein de l’architecture brutaliste se métamorphoser vers des conceptions plus diversifiées. Ces dernières intégrent des matériaux contemporains pour créer des éléments à la fois fonctionnels et harmonieux qui enrichissent la robustesse du style.

Pour conclure, le brutalisme, mouvement architectural des années 1950-1970, se distingue par l’usage du béton brut et la simplicité à l’état pur. Il symbolise la modernité et les aspirations sociales de l’après-guerre, offrant un confort inédit et favorisant les interactions entre habitants. L’escalier, considéré comme une œuvre d’art fonctionnelle, a évolué au fil des décennies, intégrant de nouveaux matériaux à la fois pratiques et décoratifs.

Source de l’article : https://fr.wikipedia.org/wiki/Brutalisme